⇒ Farnières

On ne naît pas citoyen, on le devient, notamment grâce à l’éducation. Don Bosco disait lui-même vouloir former d’honnêtes citoyens. D’où la pertinence des « classes citoyennes » nées à Farnières.

Depuis trois ans, 2000 jeunes passent chaque année de deux à cinq jours avec leur classe au sein de l’Académie citoyenne pour y recevoir une formation au « métier » de citoyen. Le chemin est préparé pour d’abord se connaître, se faire confiance. Ensuite rencontrer l’autre, mesurer l’importance des mots prononcés, prendre la parole. Chemin faisant, créer un esprit d’équipe, de solidarité, permettre au collectif de construire des projets.

C’est en forgeant qu’on devient forgeron, dit le dicton. C’est pourquoi les huit personnes qui encadrent les classes, toutes formées à l’animation, ont imaginé des dizaines d’activités pratiques et ludiques permettant aux jeunes de progresser en citoyenneté. Les animateurs testent eux-mêmes les activités avant de les proposer. Chacune, plus intellectuelle ou physique, vise des objectifs particuliers. Il ne suffit pas de fréquenter des camarades, des collègues, des voisins pour connaître ces personnes. Alors, par le jeu théâtral, les jeunes apprennent à se parler et se regarder sans jugement, en instaurant un climat de confiance. Il ne suffit pas qu’Emma dise « On est un groupe qui s’entend super bien » pour que chacun soit inclus. Par le dessin, ils réalisent visuellement la place de chacun dans le groupe, l’écart entre la position que l’on pense occuper et celle où on est perçu ou jugé. La présence et la participation des enseignants sont encouragées, car les activités créent un lien de confiance entre le jeune et l’éducateur.

Parmi les autres objectifs pour le jeune : relire son histoire personnelle pour envisager la place qu’il veut prendre en société, prendre un temps calme pour se reconnecter à la nature, se poser des questions essentielles (spiritualité, relations, peurs, joie, valeurs, …) et réaliser que ces questions habitent chaque personne, rencontrer les personnes vers qui il ne se tourne pas spontanément pour diverses raisons, trouver un mode de communication et d’organisation pour parvenir à un objectif commun, coopérer et définir une stratégie face à un défi, débattre et écouter les arguments des autres.

Ce qui permet d’atteindre les objectifs et de progresser, c’est aussi la phase de relecture, le fameux « debrief ». Après chaque activité, dans un cercle où chacun voit le visage des autres, chaque jeune s’exprime sur ce qui a été vécu. Pour Sébastien, les questions précises aident à nommer les objectifs atteints : « Qu’as-tu ressenti quand… Est-ce facile de… As-tu l’habitude de… Quelle a été ta place dans… ? » En fin de journée, les animateurs réalisent eux aussi leur debrief, entre eux et avec les enseignants, pour relire ce qui a été vécu et ajuster les activités prévues le lendemain à la dynamique de chaque groupe.

Souvent, le groupe est fixe d’une activité à l’autre, qu’il s’agisse à la base d’une classe ou d’un mélange. Au début du séjour, une charte du vivre-ensemble est construite par les jeunes, complétée par l’animateur-responsable. Les jeunes prévoient aussi comment réagir si la charte n’est pas respectée. Cela contribue à poser le cadre nécessaire au déploiement de la pédagogie préventive. En fin de séjour, une lettre à soi-même ou un temps de célébration ponctuent ces jours riches en rencontres et en émotions, pour clarifier en chacun ce qui a été vécu et acquis. Et repartir d’un bon pied citoyen.

⇒ ESTIC, Saint Dizier.

Le 29 janvier 2020, 70 jeunes répartis dans 8 projets ont reçu leur label « Défi Citoyenneté ». Ils nous en présentent un.

Depuis longtemps, nous les adultes, cherchons à être force de propositions et d'animations pastorales. C'est un groupe de jeunes filles en CAP ‘Accompagnement éducatif en petite enfance’ qui nous donne la clef, riches d'un savoir-faire qu'elles développent en séquences pédagogiques. A l’approche de Pâques, elles ont voulu créer des animations…sans vraiment être des pros de Pâques.

A la première rencontre, nous avons parlé de la tradition chrétienne de Pâques : difficile porte d'entrée pour des jeunes en dehors de la foi et de nos traditions de croyants. Et pourtant le déplacement s'est bel et bien opéré. Elles se sont approprié le thème de Pâques et de la Vie pour mettre en place une après-midi d'accueil d'enfants.

Elles ont pioché dans la lecture-jeunesse l'histoire de Chenillette qui voit Chenille se transformer en chrysalide. Tous ses amis de la nature lui expliquent que la vie est là et qu'avec le temps, Chenille sera dans la lumière. Le texte est devenu peintures et autres décors pour une magnifique mise en scène. Pour clôturer la préparation du groupe, les filles ont reçu un éveil à la foi, toujours avec leur même soif de comprendre.

L'après-midi d’accueil est rythmée par des temps d'atelier pour la réalisation de papillons, le spectacle et des jeux. Petit hic, le goûter tarde. Sans stress, les jeunes animatrices réorganisent ce moment par d'autres jeux, du chant, calmant l'impatience des enfants.

Les enfants repartent avec tous les personnages du spectacle pour décorer leur salle de prière. Quelle fierté dans le regard de ces jeunes filles à l’issue de ce projet qu’elles ont porté de A à Z. Et au moment de la relecture, le groupe s'exclame : « L'année prochaine, on s'occupe de Noël ».

⇒ ESTIC, Saint-Dizier.

« Réalité humaine et lien avec la culture religieuse », un titre de réflexion que nous pourrions croire réservée à de grand sage, c’est pourtant ce que propose des jeunes de première – terminale à leurs camarades de sixième.

Depuis 10 ans déjà, c’est, chaque année, un ensemble d’une trentaine de première-terminale qui choisissent de prendre en charge, une fois par semaine, un temps d’animation spirituelle et humaine (ASH) avec leurs camarades de sixième sur les réalités humaine et leurs liens avec la culture chrétienne et religieuse.

C’est par paires que ces jeunes animateurs accueillent 5-6 personnes pour parler de sujet comme le silence, la mort ou encore la paix. Ces jeunes animateurs préparent eux-mêmes les séances avec, si besoin, les responsables pastoraux qui veillent, pas très loin. Depuis des années, croyants de toute religions et jeunes en recherche s’invitent dans cette proposition. De leurs dires, ce qu’ils en reçoivent leurs donne envie de partager à leur tour. Cette proposition participe à leur croissance, mais aussi à leur appartenance à cette maison.

⇒ Ouest

Rassemblant pendant quatre jours une quarantaine d’élèves venant de quatre lycées salésiens de l’ouest (Caen, Giel, Angers et Saumur), “Cap sur Biville” est une opération du Défi Citoyenneté, en lien avec l’association Diamond

Cette association vise à développer chez les jeunes le sens de l’engagement, par la responsabilisation de chacun dans les activités et les tâches du quotidien. Elle leur permet aussi leur faire découvrir le milieu marin, par la pratique de la voile et la sensibilisation aux enjeux écologiques.

Commençant par des mini-jeux de cohésion et des discussions sur les diverses pratiques impliquant les jeunes en place au sein de leurs établissements, ces 4 jours ont permis aux jeunes de recevoir des témoignages d’engagement, en milieu professionnel ou social, de s’exercer à la démocratie représentative et participative et de participer à l’organisation des animations du séjour.

Alanna, Les Ardilliers, Saumur : « Ce que je retiens de cette semaine, c’est la rencontre avec des gens que l’on ne connaît pas, le respect de la nature, le moins de temps passé sur les écrans et les très bons moments que l’on a passés ensemble. Pour l’avenir, j’en garde l’ouverture aux autres, aller au-delà de ma timidité, parler aux personnes avec qui je vis mais que je ne connais pas ».

Célina, Les Ardilliers, Saumur : « Je retiens de cette semaine, de nouvelles amitiés, une cohésion, de l’entraide, la gentillesse de tout le monde, que personne n’est resté dans son coin, même les filles les plus timides. Ce que j’en garde pour le futur, c’est la cohésion et le non-jugement porté aux autres, car c’est une aide pour le contact à l’autre, c’est un état d’esprit très important à garder pour le futur.

Enora, Institut Lemonnier, Caen : « Ce que je retiens, que je savais déjà mais qui, vécut pleinement, permet une plus facile ouverture à l’autre, c’est l’importance de ne pas se fier aux apparences et de ne pas juger au premier regard. Ce que je garde, c’est le travail réalisé avec les autres. Etant intéressé par le métier d’éducateur, l'expérience d’organisation, d’animation et de cohésion dans l’équipe de travail, me fait dire qu’éducateur est un métier que je ferai avec beaucoup de plaisir ».

⇒ Lycée Don Bosco, Marseille

Cette année encore, au lycée Don Bosco de Marseille, des jeunes se sont engagés dans le FestiClip, un festival de Vidéo-Clip qui s’adresse à la jeunesse (15-20 ans) et leur permet de créer un film de 7 minutes sur un thème libre en apportant un message éducatif.

Ils sont une vingtaine de jeunes à avoir participé, avec trois accompagnateurs. C’est ensemble, jeunes et accompagnateurs, qu’ils ont choisi cette « thématique actuelle, un domaine de notre quotidien ».

Ils ont choisi de participer pour différentes raisons. Certains sont passionnés, comme Rayan : « Je suis passionné de montage vidéo. J’aime beaucoup créer de nouvelles choses. » Partager ma passion avec les autres me procure un énorme plaisir » exprime Camille. D’autres le font par défi, comme Léa : « Je voulais surmonter ma peur et ma timidité ; ça m’a plu parce qu’on a bien rigolé ». Vincent confie : « Je souhaitais que mon investissement dans le projet donne un exemple aux autres ». Il y a aussi ceux qui le font pour l’expérience : « C’est intéressant de travailler un nouveau talent », nous explique Alexandre.

Un de leurs accompagnateurs nous déclare : « J'ai autant appris que ce que je leur ai appris ». Un autre nous témoigne : « Nous essayons de créer une ambiance de joie. Ça marche et nous sommes tous heureux d’avoir fait un chemin ensemble. C’est un échange permanant ».

Rendez-vous sur le site « festiclip.eu » où vous pourrez retrouver tous les films primés l’année dernière, ainsi que la collection D’Clic qui rassemblent des films primés, particulièrement pertinents pour être l’objet de réflexion et de débat avec des jeunes.